Crise en matière de médicaments

Nous sommes confronté-es à une crise multiple en matière de médicaments : les grands groupes pharmaceutiques sont poussés par des attentes de profit élevées. C’est pourquoi les prix des nouveaux médicaments augmentent de manière démesurée. D’importants médicaments standards ne sont plus produits. Les médicaments nécessaires de toute urgence contre les germes pathogènes résistants aux antibiotiques ou contre les maladies tropicales ne sont pas développés, car cela n’est pas assez rentable. Les effets secondaires dangereux des médicaments passent souvent inaperçus.

Pharma pour toutes et tous

Pharma pour toutes et tous est un groupe basé à Bâle qui souhaite thématiser largement cette crise des médicaments. Nous nous engageons à opposer aux entreprises pharmaceutiques privées un approvisionnement public en médicaments, axé sur les besoins locaux et mondiaux. Parallèlement, les règles du jeu doivent être modifiées: les résultats de la recherche publique ne doivent plus être privatisés par des brevets, et les prix des nouveaux médicaments doivent s’orienter vers des coûts transparents. Nous avons besoin d’une Pharma pour toutes et tous, pas pour les marchés financiers. Pharma pour toutes et tous a été fondée fin 2022 et est soutenue par PS Suisse, Les Vert-e-s suisses, MultiWatch, BastA! et Juso Basel.

Une offre d’achat

Novartis cherche un acheteur pour Sandoz, car le groupe veut se concentrer sur les médicaments particulièrement chers et atteindre ainsi une marge bénéficiaire de 40 % à l’échelle du groupe. Pour ce plan, Sandoz, avec des bénéfices moyens de « seulement » 10 %, est un obstacle. Avec 200 substances actives dans 1 000 dosages et tailles d’emballage différents, Sandoz propose des médicaments pour toutes les maladies importantes et est le plus grand fabricant d’antibiotiques au monde.

Novartis et Sandoz

Sandoz est la base idéale pour une pharma pour toutes et tous qui s’oriente en premier lieu vers les besoins et non vers les profits. C’est pourquoi Pharma pour toutes et tous soumet une offre d’achat au groupe Novartis. Sandoz doit ainsi être transformé en une entreprise d’utilité publique.

191’895 millions de dollars

Pharma pour toutes et tous propose un prix d’achat symbolique d’un franc. De 2001 à 2022, Novartis a réalisé un bénéfice net cumulé de 191 895 millions de dollars US. Ces bénéfices sont basés sur les primes d’assurance-maladie, sur l’argent des impôts ou sur les paiements provenant du porte-monnaie des patient-es. Il est maintenant temps de rendre quelque chose au peuple. Voici le texte de notre offre d’achat. Tu peux soutenir l’offre d’achat.

Notre objectif : Remédier à la crise en matière de médicaments.

Offre d’achat : Nous souhaitons acheter Sandoz à partir de Novartis pour 1 CHF.

Utilité publique : Nous voulons une association Sandoz Pour Tous à but non lucratif.

Les coûts de la santé explosent, et en même temps il devient de plus en plus difficile d’obtenir des médicaments de base. La quête aux milliards du secteur pharmaceutique se fait contre l’intérêt de la population. Une entreprise pharmaceutique au service de toutes et tous, c’est une population en meilleure santé, pour moins cher.

Samuel Bendahan, Conseiller national du PS, Vice-président du Parti Socialiste Suisse

Aujourd’hui, 4,95 millions de personnes meurent chaque année à cause d’agents pathogènes résistants aux antibiotiques et la tendance est à la hausse. Il est urgent que des entreprises pharmaceutiques d’utilité publique développent de nouveaux antibiotiques, comme par exemple Sandoz pour toutes et tous.

Cédric Wermuth, Co-président du PS Suisse et Conseiller national

Actuellement, nous assistons à une pénurie préoccupante de médicaments dans des domaines importants et fondamentaux, par exemple les analgésiques et les antibiotiques. Cela montre que nous avons besoin d’un secteur pharmaceutique qui renforce le système de santé et donc le bien commun, au lieu d’optimiser le profit privé. Une entreprise pharmaceutique pour toutes et tous.

Balthasar Glättli, Président du Verts Suisse et Conseiller national

J’espère que Novartis comprendra qu’il faut accepter l’offre d’achat de Sandoz par le groupe Pharma pour toutes et tous. Nous avons besoin de toute urgence d’entreprises pharmaceutiques à but non lucratif pour garantir l’approvisionnement des médicaments nécessaires pour la population.

Katharina Prelicz-Huber, Conseillère nationale du Verts

La pandémie de Covid nous a montré que les médicaments doivent aussi être développés et produits en Suisse, et ce à des prix abordables, sans profits énormes. C’est pourquoi ce projet d’utilité publique est tourné vers l’avenir. La production de génériques en Suisse ainsi que la production et le développement d’antibiotiques sont d’une grande importance pour la garantie de notre approvisionnement.

Barbara Gysi, Conseillère nationale du PS, Vice-président de la commission de la sécurité sociale et de la santé publique

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Frequently Asked Questions

Le secteur pharmaceutique est le plus rentable de tous les secteurs économiques. Les groupes pharmaceutiques réalisent en moyenne 25 % de marge bénéficiaire. Novartis veut faire mieux: selon ses propres dires, l’objectif est de 40 %. Les grands groupes rachètent régulièrement leurs propres actions et les détruisent ensuite pour faire monter le cours des actions restantes, ce qui permet à leurs actionnaires de réaliser des bénéfices supplémentaires non imposables. Fin 2021, Roche a racheté ses propres actions pour 19 milliards de francs et Novartis pour 15 milliards de dollars. Novartis a annoncé début février 2023 un nouveau rachat d’actions de 10 milliards de dollars supplémentaires. Les groupes pharmaceutiques font ainsi mentir leurs propres affirmations selon lesquelles les prix élevés des médicaments sont nécessaires pour payer la recherche et le développement. Ils sont « nécessaires » pour financer des bénéfices élevés.

Les prix des nouveaux médicaments augmentent de manière démesurée. Le Zolgensma, un nouveau médicament de Novartis contre une maladie héréditaire, coûte plus de 2 millions de CHF par traitement. Les coûts des traitements contre le cancer qui durent plusieurs années atteignent souvent un demi-million de CHF ou plus. Même pour des médicaments à large spectre d’utilisation, des dizaines de milliers de francs sont demandés – pour des coûts de développement et de production inférieurs à 200 CHF (par exemple Sovaldi de Gilead ou Malviret d’Abbvie contre l’hépatite C).

Une étude menée en Allemagne le montre : entre 2017 et 2020, les prix des emballages des médicaments les plus récents ont explosé, passant en moyenne de moins de 5 000 euros à plus de 40 000 euros. Les conséquences sont fatales. De plus en plus souvent, les patient-es se voient refuser l’accès aux meilleurs médicaments possibles pour des raisons financières, en Suisse également.

Le nombre de médicaments standard en rupture de stock ou non livrables ne cesse d’augmenter. Actuellement, des pénuries sont signalées pour plus de 1000 formes d’emballage avec un total de 362 substances actives différentes. Cela concerne environ 10 % des médicaments standards de l’assortiment Sandoz/Novartis.
Les antibiotiques combattent les agents pathogènes bactériens tels que ceux responsables des pneumonies, de la tuberculose, du choléra, de la gangrène, du typhus et de bien d’autres maladies. Mais l’utilisation inappropriée des antibiotiques a pour conséquence que de plus en plus de bactéries sont résistantes aux antibiotiques courants. La bonne nouvelle est que le réservoir pour le développement de nouveaux antibiotiques est important. Sur les 8 000 antibiotiques naturels, que l’on trouve par exemple dans les champignons, seule une centaine est utilisée en médecine. La mauvaise nouvelle, c’est que les groupes pharmaceutiques se sont largement retirés du développement des antibiotiques, car celui-ci n’est pas assez rentable. Conséquence : 4,95 millions de personnes meurent chaque année dans le monde à cause de germes résistants aux antibiotiques ou de complications liées, et la tendance est à la hausse. A titre de comparaison, le SarsCov2 a fait environ 10 millions de morts en 2020 et 2021.
Certains effets secondaires sont connus et suffisamment documentés, mais pas tous. Les effets à long terme des médicaments pris sur une longue durée, voire de manière permanente, comme les inhibiteurs de la pompe à protons destinés à limiter l’hyperacidité gastrique, sont par exemple mal répertoriés. Ils peuvent causer des dommages considérables à long terme (p. ex. démence, dépression, diminution de la croissance osseuse, ostéoporose, troubles du rythme cardiaque, cancer).
Les médicaments génériques sont des produits d’imitation de médicaments qui ont perdu la protection de leur brevet. Les génériques et les médicaments standard se taillent la part du lion parmi les médicaments utilisés et leur prix est bien plus avantageux que celui des médicaments brevetés.